Ne sont pas des excuses …

Le musulman qui prononce une parole qui comporte une mécréance sort de l’Islam même s’il n’a pas ouvert son cœur à la mécréance et ne s’en est pas satisfait. La colère ou la plaisanterie ne sont pas des excuses non plus.

L’ignorance du jugement n’est pas une excuse

Dans cette époque, beaucoup de gens se laissent aller à dire de mauvaises paroles qui font sortir de l’Islam. Ils ne mesurent pas le poids de leurs paroles qui pourtant, par leur gravité, amènent à la rupture de l’Islam. Ce qui se produit de la part de certains est parfaitement conforme à la parole du Prophète salla l-Lahou ^alayhi wasallam qui a dit :
إِنَّ العَبْدَ لَيَتَكَلَّمُ بِالكَلِمَةِ لا يَرىَ بِهَا بَأْساً يَهْوِي بِهَا فِي النَّارِ سَبْعِينَ خَرِيفاً
(‘inna l-^abda layatakallamou bi l-kalimati la yara biha ba’san yahwi biha fi n-nari sab^ina kharifa)
ce qui signifie: « Certes, il arrive que quelqu’un dise une parole dans laquelle il ne voit pas de mal, mais à cause de laquelle il chutera en enfer pendant 70 automnes. »
C’est-à-dire qu’il se peut que quelqu’un dise une parole qu’il ne considère pas préjudiciable pour lui ni comme une désobéissance. Il ne sait pas que sa parole lui fait mériter de descendre jusqu’au fond de l’enfer, un lieu qui est réservé aux mécréants. En effet, les musulmans désobéissants ne parviennent pas au fond de l’enfer qui est à une distance de chute de 70 ans.
Ce hadith est une preuve que la chute dans la mécréance ne requiert pas comme condition d’avoir eu connaissance de la loi correspondante, de s’être satisfait de l’acte ni d’avoir cru en la signification de la parole prononcée comme cela est prétendu à tort.

La colère n’est pas une excuse

De même, la chute dans la mécréance ne requiert pas comme condition de ne pas être en colère comme An-Nawawiyy l’a signalé. Il a dit : « Si un homme s’emporte contre son fils et qu’il le frappe violemment et qu’un autre lui dit : “N’es-tu pas musulman ?” s’il répond délibérément “non”, il aura apostasié. » D’autres que lui l’ont dit, parmi les hanafites entre autres.

Vouloir changer de religion n’est pas une condition

Il se peut aussi qu’une personne sorte de l’Islam sans avoir eu l’intention de quitter l’Islam et sans avoir voulu changer de religion. C’est le cas de beaucoup de ceux qui se prétendent soufis alors qu’ils baignent dans la mécréance. L’explication en est que si une personne prononce une parole explicite dans la mécréance (c’est-à-dire que dans la langue qu’elle a employée, ce terme n’a qu’un seul sens qui est de la mécréance), elle est jugée mécréante, qu’elle ait su que cette parole est une mécréance ou qu’elle ne l’ait pas su, la seule condition étant qu’elle connaisse la signification de cette parole. De même, ce n’est pas une condition qu’elle ait cru par son cœur à la signification de cette parole. Par le simple fait de dire cette parole volontairement en comprenant sa signification, elle n’est plus musulmane, elle sort de l’Islam. De nos jours, de nombreux musulmans d’origine ne le sont plus à cause de leur ignorance des lois de l’apostasie. Pourtant ils n’ont pas pris d’autre religion et se croient musulmans.

Croire en la parole dite n’est pas une condition

Certains prétendent que le musulman n’est sorti de l’Islam et qu’on ne le juge apostat que s’il a ouvert son cœur à la mécréance, s’en est satisfait et a pris une autre religion que l’Islam. Il suffit pour prouver le contraire de mentionner lehadith rapporté par At-Tirmidhiyy :
إِنَّ العَبْدَ لَيَتَكَلَّمُ بِالكَلِمَةِ لا يَرىَ بِهَا بَأْساً يَهْوِي بِهَا فِي النَّارِ سَبْعِينَ خَرِيفاً 
(‘inna l-^abda layatakallamou bi l-kalimati la yara biha ba’san yahwi biha fi n-nari sab^ina kharifa)
ce qui signifie: « Certes, il arrive que quelqu’un dise une parole dans laquelle il ne voit pas de mal, mais à cause de laquelle il chutera en enfer pendant 70 automnes. »
Le passage dans le hadith qui est un argument contre leur parole, c’est la parole du Prophète :
لا يرى بـها بأساً
(la yara biha ba’san)
ce qui signifie: « … dans laquelle il ne voit pas de mal »
c’est-à-dire qu’il y a des paroles qui font sortir de l’Islam qu’il se soit satisfait ou qu’il ne se soit pas satisfait de la mécréance suite à cette parole, c’est indifférent.
Ainsi l’exception mentionnée dans le Coran[1] (Qour’an) ne concerne que celui qui est menacé de mort. Sans cette menace, même s’il n’ouvre pas son cœur à la mécréance, prononcer une parole qui montre une moquerie ou un manque de respect vis-à-vis de l’Islam fait sortir de la religion.

A retenir :

Le musulman sort de l’Islam dès lors qu’il prononce une parole de mécréance claire.
L’ignorance du jugement n’est pas une excuse.
La colère n’est pas une excuse.Vouloir changer de religion n’est pas une condition.
Croire en la parole dite n’est pas une condition.

[1] On voit fréquemment ce mot écrit ainsi : Coran. Mais pour être plus proche de la prononciation dans la langue arabe, la Section de la Recherche et des Etudes Islamiques de l’APBIF a opté pour cette translittération : Qour’an. La lecture de ce mot en utilisant le tableau de translittération donne sa prononciation exacte.
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