Apostasie par les croyances

L’apostasie est la rupture de l’Islam par une mécréance doctrinale (par la croyance), verbale (par une parole) ou gestuelle (par un acte). Concernant la mécréance par la croyance, elle a lieu dans le cœur. En voici quelques exemples.

Croire que Dieu (Allah) serait un corps

Le corps c’est tout ce qui a une largeur, une longueur et une profondeur. Il peut être palpable, c’est-à-dire qu’on peut le saisir, le toucher (comme l’arbre, la pierre, l’être humain) ou impalpable c’est-à-dire qu’on ne peut pas le saisir, l’attraper dans la main (comme la lumière, le vent, les anges). Ainsi celui qui considère Allah comme étant un corps, n’est pas musulman, car il n’a pas connu son Seigneur ; tout comme l’ont dit Ach-Chafi^iyy, ‘Ahmad et d’autres.
De même, n’est pas musulman celui qui croit que Allah aurait une ressemblance avec les créatures, ou qu’Il serait dans un endroit ou une direction, ou qu’Il serait une lumière ou une âme.
Le Chaykh ^Abdou l-Ghaniyy An-Naboulsiyy a dit :
من اعتقد أن الله ملأ السموات والأرض أو أنه جسم قاعد فوق العرش فهو كافر وإن زعم أنه مسلم
(Man ‘i^taqada ‘anna l-Laha mala’a s-samawati wal-‘arda ‘aw ‘annahou jismoun qa^idoun fawqa l-^arch fahouwa kafir wa‘in za^ama ‘annahou mouslim)
ce qui signifie: « Celui qui croit que Allah est un corps qui a rempli les cieux et la terre ou qu’Il est un corps assis au-dessus du trône, celui-là est mécréant même s’il prétend qu’il est musulman. »

Douter de l’existence de Dieu ou d’un de Ses attributs

De plus, n’est pas musulman celui qui doute :
  • au sujet de l’existence de Allah,
  • du fait qu’Il est unique,
  • du fait que Dieu est tout puissant,
  • du fait que tout advient selon Sa volonté et que Sa volonté ne change jamais,
  • du fait qu’Il est exempt de début,
  • du fait qu’Il est exempt de fin,
  • ou encore qu’Il n’a aucune ressemblance avec les créatures.

Douter de la prophétie d’un Prophète

De même pour celui qui a douté au sujet de l’envoi d’un des envoyés de Allah dont l’envoi est connu d’évidence dans la religion. Ainsi celui qui doute de la prophétie du Prophète Mouhammad ou de Jésus (^Iça) ou de Moïse (Mouça) n’est plus musulman.

Douter de la véracité du Coran[1] (Qour’an)

Celui qui doute sur le fait que le Qour’an est bien été révélé par Dieu à notre maître Mouhammad n’est pas musulman.

Douter de la réalité du jour dernier ou de la réalité du Paradis et de l’enfer

N’est pas musulman celui qui doute sur le fait qu’il y aura le jour dernier, c’est-à-dire le jour du jugement, ou qui doute de l’existence du Paradis ou de l’enfer ou qu’ils sont éternels sans fin. Le seul fait d’hésiter quant à l’existence actuelledu Paradis ou de l’enfer n’est pas une mécréance parce que ce n’est pas connu d’évidence comme faisant partie de la religion. Les gens de vérité sont sur la croyance que le Paradis et l’enfer sont créés et qu’ils existent actuellement.

Douter de la réalité de la récompense et du châtiment

De même, n’est pas musulman celui qui doute en se demandant si la récompense ou le châtiment existent vraiment.
Les savants sont unanimes à dire que les deux sont ressentis corps et âme et que la jouissance est éternelle pour les croyants au Paradis alors que les tourments de l’enfer sont éternels pour les non croyants.

Croire que le monde n’a pas été créé

Croire que le monde existe de toute éternité par son genre et sa composition (c’est-à-dire ses éléments) ou bien par son genre seulement, c’est de la mécréance.
Toutes les créatures ont par essence un début, si anciennes soient elles. Seul le Créateur n’a pas de commencement à son existence.

Croire que l’homme descendrait du singe

Celui qui croit que l’homme descend du singe n’est pas musulman, cela est contraire à la croyance musulmane. En effet, le musulman croit que tous les hommes descendent du premier homme et Prophète Adam (‘Adam) qui était un homme se tenant droit et s’exprimant clairement. Dieu lui avait enseigné la parole, les noms des choses, la culture des terres, la couture et autres.

Décider d’apostasier dans le futur

C’est-à-dire que si quelqu’un prend la résolution dans son cœur de devenir mécréant dans le futur ou bien de faire l’une des choses qui font sortir de l’Islam citées précédemment, il devient immédiatement mécréant ; de même s’il hésite entre le faire et ne pas le faire, il devient immédiatement mécréant.
C’est le fait d’hésiter entre apostasier ou non qui fait sortir de l’Islam, mais pas si cela traverse l’esprit sans qu’on l’ait voulu. Une pensée de mécréance qui traverserait l’esprit sans que ce soit délibéré ne fait pas sortir de l’Islam du moment qu’on la rejette. Traverser l’esprit, cela veut dire que cela vient au cœur sans qu’on l’ait voulu.
Croire, douter, décider sont des actes du cœur. Si ces pensées volontaires s’expriment par la parole, c’est aussi de la mécréance ; cependant le waswas, c’est-à-dire les mauvaises suggestions du diable, ne constitue pas un doute.

Aimer, obéir, honorer autre que Dieu… ce n’est pas du chirk (de l’assimilation)

Les savants musulmans ont défini l’adoration comme étant l’extrême limite de la crainte et de la soumission. Ainsi la simple demande d’aide ou l’appel au secours, ce n’est pas l’adoration. Ce n’est donc pas une apostasie.
Ceux qui ne comprennent pas le sens du terme adorer considèrent que ceux qui demandent de l’aide ou appellent au secours une créature ont adoré cette créature. C’est là un extrémisme et une déviation. Les musulmans peuvent appeler une créature à l’aide, lui obéir, l’honorer tout en croyant que Allah est le Créateur de toute chose. Ils peuvent aussi rechercher les bénédictions par certaines créatures honorées (le Messager ou la Ka^bah) sans pour autant les adorer (les prendre comme dieu).

A retenir :

Certaines croyances font sortir de l’Islam comme le fait de :
– Croire que Dieu serait un corps,
– Croire que le monde n’est pas créé,
– Croire que l’homme descendrait du singe,
– Douter de l’existence Dieu ou d’un de Ses attributs,
– Douter de la prophétie d’un Prophète, de la véracité du Qour’an, de la réalité du jour dernier ou de la réalité du Paradis et de l’enfer dans l’au-delà ou de la réalité de la récompense et du châtiment.

[1] On voit fréquemment ce mot écrit ainsi : Coran. Pour être plus proche de la prononciation dans la langue arabe, la Section de la Recherche et des Etudes Islamiques de l’APBIF a opté pour cette autre translittération : Qour’an. La lecture de ce mot en utilisant le tableau de translittération donne sa prononciation exacte.
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