Ne pas contredire les Textes

Lorsqu’il existe une preuve textuelle claire : un verset du Coran[1] (Qour’an), une parole du Prophète ou un jugement du consensus (ijma^) des savants, il n’est alors pas permis de remettre en cause ou de contredire ce texte. En effet, cela peut mener à la mécréance.

La règle générale et 2 exceptions

Sort de l’Islam celui qui renie ce qui est connu de façon manifeste, c’est-à-dire connu tant par les savants que par le commun des musulmans, sur lequel il y a unanimité, c’est-à-dire qu’il y a consensus des savants à ce sujet.
Il y a cependant 2 exceptions :
  • Si c’est un nouveau converti qui contredit un texte ou un musulman d’origine qui a grandi en un lieu éloigné des savants, et qu’il ne sait pas que ce qu’il a renié fait partie intégrante de l’Islam, alors il ne sort pas de l’Islam. Il est une condition cependant que cela ne concerne pas ce que la raison à elle seule permet de déduire (comme la reconnaissance que Dieu (Allah) est exempt du ressemblant et de l’endroit).
  • D’autre part, s’il y a unanimité sur ce sujet mais que ce n’est pas connu d’évidence dans la religion c’est-à-dire, si c’est quelque chose qui échappe à de nombreux musulmans, celui qui le renie par ignorance ne devient pas mécréant mais on lui enseigne ce qui est juste.
Voici quelques exemples de croyances ou paroles qui contredisent des textes :

Considérer possible le statut de Prophète de quiconque après le Prophète Mouhammad

Dire ou penser qu’il serait possible que vienne un nouveau Prophète après Mouhammad fait sortir de l’Islam. Cela veut dire que devient mécréant celui qui croit possible qu’un Prophète vienne après Mouhammad, c’est-à-dire que descende une révélation par la prophétie sur quelqu’un qui n’était pas déjà Prophète avant Mouhammad. Il en est de même s’il doute à ce sujet, en se disant qu’il est possible qu’untel ait reçu le statut de Prophète. En effet, il n’est pas possible que quelqu’un reçoive la révélation de la prophétie après Mouhammad ni indépendamment ni en renouvellement de la prophétie de Mouhammad salla l-Lahou ^alayhi wasallam car il a dit dans le hadith rapporté par Al-Boukhariyy dans sonSahih au début du Livre des Mosquées et des lieux de prière :
كانت بنو إسرائيل تَسُوسُهُم الأنبياءُ (أي تحكمهم) كلَّما هلك (أي مات) نبيٌّ خلفه نبيٌّ وإنِّي خاتمُ النبيّين فلا نبيَّ بعدي
(kanat Banou ‘Israila taçouçouhoumou l-‘anbiya’ou ; koullama halaka nabiyyoun khalafahou nabiyy ; wa‘inni khatamou n-nabiyyina fala nabiyya ba^di)
ce qui signifie: « Les fils de ‘Israil étaient gouvernés par leurs Prophètes ; chaque fois que l’un d’entre eux mourait, un autre le remplaçait ; et je suis le dernier des Prophètes, il n’y aura pas de Prophète après moi. »

Renier le message de l’un des Messagers dont le message fait l’objet de l’unanimité

De plus, n’est pas musulman, celui qui renie le message de n’importe quel Messager dont le statut de Messager fait l’objet de l’unanimité, comme les Prophètes : Mouhammad, Jésus (^Iça), Moïse (Mouça) ou Adam (‘Adam). Ainsi, la personne qui renie la prophétie de notre maître Adam (‘Adam) ou son statut de Messager n’est pas musulmane. Certains prétendent que le premier des Prophètes est Noé (Nouh) et non pas ‘Adam et cela est contraire à la croyance des musulmans.
Ibnou Hibban rapporte dans son Sahih que Abou Dhar a demandé au Prophète :
  “.روى ابن حبان في صحيحه عن أبي ذر قال: قلت: يا رسول الله كم الأنبياء؟ قال :”مائة ألف وأربعة وعشرون ألفًا
ce qui signifie: « ô Messager de Dieu, combien y a-t-il eu de Prophètes ? » Le Messager de Dieu a répondu ce qui signifie : « 124 000. »
Puis Abou Dhar a demandé :
  “.قلت: يا رسول الله كم الرسل من ذلك؟ قال :”ثلائمائة وثلاثة عشر جمًّا غفيرًا
ce qui signifie : « ô Messager de Dieu, combien de Messagers parmi eux ? » Le Messager de Dieu a répondu ce qui signifie : « 313, ils étaient nombreux. »
Puis Abou Dhar a dit :
  “.قال: قلت: يا رسول الله من كان أولهم؟ قال:”ءادم
ce qui signifie : « ô Messager de Dieu, qui était le premier d’entre eux ? » Le Messager de Dieu a répondu ce qui signifie : « Adam (‘Adam). »

Nier le statut de compagnon de notre maître Abou Bakr

Si quelqu’un renie le statut de compagnon de notre maître Abou Bakr par son cœur, c’est-à-dire s’il a eu pour croyance que Abou Bakr n’était pas un compagnon du Messager de Allah, il n’est plus musulman, de même s’il exprime cette croyance par une parole. Allah a indiqué son statut de compagnon par un texte dans le Qour’an. Il dit :
إذْ يَقولُ لِصاحِبِهِ لا تَحْزَنْ إنَّ اللّهَ مَعنـا
ce qui signifie : (’idh yaqoulou lisahibihi la tahzan ‘inna l-Laha ma^ana) ce qui signifie : « Il dit à son compagnon : Ne sois pas affligé, Allah nous accorde la victoire. » [At-Tawbah / 40]
Or les musulmans ont été unanimes que le terme « compagnon » dans ce verset (‘ayah), désigne Abou Bakr.

Considérer licite ce que Dieu a rendu illicite selon l’unanimité

Celui qui croit licite (permis) ce qui est illicite (interdit) par unanimité des musulmans et connu d’eux d’évidence, du fait que cette connaissance s’est propagée parmi les savants et les gens du commun, et que cette chose interdite fait partie des choses dont l’interdiction dans la loi de l’Islam (Chari^ah) n’échappe pas à la personne concernée, elle n’est plus musulmane.
Parmi ces choses, il y a la fornication, la sodomie, le meurtre, le vol et la consommation de viande d’un animal non égorgé.
Ceci vaut dans le cas où la personne n’est pas excusée. Dans le cas où quelqu’un est excusé par le fait qu’il soit ignorant du jugement, comme si, étant entré récemment en Islam et n’ayant pas su que les musulmans interdisent la fornication, il dit par exemple, après être entré en Islam que la fornication n’est pas interdite, on ne le déclare pas mécréant mais on lui enseigne ce qui est correct.
La preuve claire et incontestable de l’interdiction la consommation du porc et de la viande d’un animal non égorgée est la parole de Dieu :
حرمت عليكم الميتة والدم ولحم الخنزير وما أُهلّ لغير الله به
(hourrimat ^alaykoumou l-maytatou wad-damou walahmou l-khinziri wama ‘ouhilla lighayri l-Lahi bih)
ce qui signifie: « Il vous est interdit de consommer la viande d’un animal non égorgé, le sang, la viande de porc [sanglier ou autres de la même famille]et toute viande d’un animal sacrifié pour autre que Dieu. » [Al-Ma’idah/3]
Concernant l’interdiction de l’alcool, le Prophète a dit :
كلّ مسكر خمر وكلّ مسكر حرام وفي لفظ وكل خمر حرام
(koullou mouskirin khamroun wakoullou mouskirin haram – et dans une autre version – wakoullou khamrin haram)
ce qui signifie: « Toute substance qui fait perdre la raison est un vin et cette substance est illicite – et dans l’autre version – et tout vin est illicite. » Rapporté par Mouslim

Considérer illicite ce que Dieu a rendu licite selon l’unanimité

Cela veut dire que si quelqu’un juge interdit, illicite (c’est-à-dire ce qui fait mériter le châtiment dans l’au-delà) une chose permise, licite pour les musulmans et qui est connue d’évidence et de façon manifeste chez eux comme étant licite (à savoir que les savants aussi bien que les ignorants savent que c’est quelque chose de licite, comme par exemple la vente, le mariage ou le divorce), il devient mécréant.
En effet chacun sait que la vente et le mariage qui réunissent les conditions de validité sont permis en Islam.

Nier l’obligation d’un devoir faisant l’objet de l’unanimité

Parmi les choses qui font sortir de l’Islam, il y a le fait de nier le caractère obligatoire d’une chose sur laquelle les musulmans ont été unanimes à dire qu’elle est obligatoire d’une manière claire et apparente, son obligation étant connue des savants comme des ignorants. Tel est le cas de celui qui renie l’obligation des 5 prières quotidiennes, de l’aumône obligatoire (la zakat), du jeûne de Ramadan ou du pèlerinage (hajj) pour celui qui en est capable. Les renier est une apostasie et une mécréance. Toutefois, ne pas faire la prière sans nier que cela est obligatoire constitue un grand péché mais ne fait pas sortir de l’Islam.

Mise en garde

Avant de se prononcer sur un jugement (permis, interdit) dans la religion, que chacun s’informe sur les textes révélés à ce sujet auprès de personnes dignes de confiance qui ont reçu l’interprétation des textes par transmission orale. Lire un recueil de hadith ou le Qour’an n’est pas suffisant. De plus, si les textes sont traduits c’est encore plus dangereux. Et le Prophète a dit :
أجرؤكم على الفتوى أجرؤكم على النار
(‘ajra’oukoum ^ala l-fatwa ‘ajra’oukoum ^ala n-nar)
ce qui signifie: « Celui d’entre vous qui a le plus d’audace pour donner des avis de jurisprudence est celui qui s’expose le plus à l’enfer. »
Ne pas contredire les Textes constitue donc une préservation de l’Islam de la personne.

A retenir :

Lorsqu’il existe une preuve textuelle claire il n’est alors pas permis de remettre en cause ou de contredire ce texte.
Celui qui a connaissance du jugement licite ou illicite d’un acte sur lequel il y a unanimité et le contredit, sort de l’Islam.
De même celui considère possible le statut de Prophète de quiconque après le Prophète Mouhammad.

[1] On voit fréquemment ce mot écrit ainsi : Coran. Pour être plus proche de la prononciation dans la langue arabe, la Section de la Recherche et des Etudes Islamiques de l’APBIF a opté pour cette autre translittération : Qour’an. La lecture de ce mot en utilisant le tableau de translittération donne sa prononciation exacte.
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